Quelques notes sur la diète:
“La diète c’est la mère des batailles pour soi-même, gagner celle là c’est gagner partout. Jeuner un jour, deux jours, c’est crucifier sa nature pour en obtenir le troisième jour une merveilleuse résurrection.
Manger ne nourrit pas.
Que croit-on obtenir en mangeant? De l’énergie? De la fatigue.
Du redressement? Du ramollissement.
Une meilleure mine? Les traits tirés.
De la masse musculaire? De la masse graisseuse.
Qu’est ce qui donne faim? L’échec, l’ennui, la conscience du temps qui passe.
Qu’est-ce qui nourrit? Le succès, le travail, l’opportunité, la beauté.
La beauté est une nourriture.
Désormais nos amis se nomment: l’ascèse, l’étude, l’exercice.
Les faux-amis: la promenade, le bavardage, la satiété.
Les toxiques: les plats livrés à domicile, la pornographie, Netflix, Amazon, le shit, le Nutella. Tous les produits de masse qui invitent à l’immobilité.
La satiété dissous, L’ascèse fortifie.
Les trois quart des repas sont inutiles, la preuve c’est la prise de poids qui démontre que cette nième ingestion était superflue.
On mange pour s’occuper, pour se rassurer, pour oublier.
Le temps de loisir est un temps à charge. Le temps est une charge qui pèse et dont on se débarrasse dans la bouffe et les écrans.
Ainsi le temps libre devient du temps à tuer, qui devient du temps perdu.
Les puissants coupe-faim: le thé vert, l’exposition au soleil et ce que Céline appelait: “la ferveur pour le gratuit”.
“J’aime manger mais je n’aime pas avoir mangé” disait Paul Morand
– Lounès Darbois