Ici je me suis plongée dans Flaubert, Tolstoï, Dostoïevsky et j’ai désormais la conviction qu’on ne peut pas être un grand écrivain sans être aussi un moraliste.

J’ai rencontré tellement d’artistes sans morale dans ma vie, sans empathie, sans coeur. A l’opposé de l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes. Des narcissiques, des égomaniaques, des manipulateurs, des merdes qui jamais ne mesurent les conséquences de leurs actes sur leur entourage ou sur eux-mêmes. Ils n’ont pas compris que chaque mauvaise action, chaque mensonge, chaque trahison – d’autrui ou d’eux-mêmes, chaque bassesse, à l’image du portrait de Dorian Gray*, est munitieusement enregistré par un compteur interne (la conscience) et nourrit en eux la laideur et la haine de soi auxquelles ils essaient inlassablement d’échapper. Ce sont les mêmes partout, ils ont tous le même profil, réniflable à des kilomètres**. L’art sans morale me dégoûte.

“Évidemment Alcide évoluait dans le sublime à son aise et pour ainsi dire familièrement; il tutoyait les anges, ce garçon, et il n’avait l’air de rien. Il avait offert sans presque s’en douter à une petite fille vaguement parente des années de torture, l’annihilement de sa pauvre vie dans cette monotonie torride, sans conditions, sans marchandage, sans intérêt que celui de son bon coeur. Il offrait à cette petite fille lointaine assez de tendresse pour refaire un monde entier et cela ne se voyait pas. Il s’endormit d’un coup, à la lueur de la bougie. Je finis par me relever pour bien regarder ses traits à la lumière. Il dormait comme tout le monde. Il avait l’air bien ordinaire. Ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants.”

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932.

It takes a certain quality of vision, a certain psychological depth to be able to see underneath the mask of success, celebrity or charisma and not be fooled by it. I won’t get fooled again. I just don’t buy it anymore.

Actions speak louder than words. Always. Always, always, always.

Now, does anyone know where one can find a heart of gold?

*Malgré ses airs d’immoraliste Oscar Wilde est subtilement plus moraliste qu’on ne le pense… Le Portrait de Dorian Gray est une oeuvre suprêmement moraliste!

**Par exemple, je vous donne un petit secret. Lorsqu’un homme vous dit qu’il “aime les femmes” (“Moi j’adore les femmes tu vois, c’est tout pour moi, c’est la beauté, la douceur, non, vraiment, les femmes c’est mon inspiration!”) , cela ne veut dire qu’une seule chose: qu’il les déteste, qu’il les avilit. Car dire qu’on aime les femmes en général c’est comme dire qu’on aime les noirs en général. C’est tellement mysogine/raciste! C’est leur renier leur individualité, leur intelligence, leur humanité! Il y a des cons partout, chez les femmes, chez les noirs, chez les blancs, chez les hommes, et même chez les enfants! Les critères d’évaluation des êtres humains ne résident ni dans leur couleur de peau ni dans leur genre. Les hommes qui disent aimer “LES femmes” sont souvent des connards. Vous verrez, ça marche à tous les coups! D’ailleurs souvent ils utilisent ce prétexte pour ne jamais vraiment aimer UNE femme. Juste les posséder, les collectionner, les vampiriser même, mais jamais vraiment les connaître. C’est typique des esprits superficiels et faiblards.

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Il y a ce que tu dis et la manière dont ton visage s’éclaire quand tu le dis. Pour savoir la vérité je sais quoi regarder.

Side note: a very interesting website, thanks Macha for the education.

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“Quand je pense qu’on nait, qu’on meurt, qu’on se réjouit, qu’on s’afflige, qu’on travaille à toutes sortes de métiers, qu’on est très occupé, qu’on a des mines sérieuses! … Comme c’est bête ! Bon Dieu ! Comme c’est bête !”

Gustave Flaubert – La Tentation de Saint Antoine (1ère version)

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Since being in my retirement I have been watching the fashion world from afar and coming to the sad conclusion that it has become an escalation of over-the-top disguises, a dressed up carnival of screamingly vulgar outfits. “Fashion” is now condensed in the half hour before the shows while all the wannabees parade around, wearing literally anything in the desperate hope to be noticed. I never was a fashion fan in the first place, especially despising the habit of calling artists what are merely artisans but it appears to have become in the last few years a tasteless exercise of mercantile encouragement, another tentacle of capitalism offering brainless role models for a whole generation of teenagers who would rather appear on the latest blog or on the red carpet of the party from hell than achieving excellence in any field.

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So much decadence instilling itself in the name of freedom… Free-doom

Us living as we do upside-down
And the new words at hand is revolution
People don’t even want to hear the preachers spill or squeal
Because God’s whole card has been thoroughly peaked
And America is now blood and tears instead of milk and honey
The youngsters who were programmed to continue fucking up
Woke up one night digging Paul Revere and Nat Turner as the good guys
America stripped from bed and we have not all yet closed our eyes
The signs of truth were tattooed across our authentic vagina
We learned to our amazement the untold tale of scandal
Two long centuries buried in a rusty vault
Hosed down daily with a gagging perfume

America was a bastard
The illegitimate daughter of the mother country
Whose legs were then spread around the world
And a rapist known as freedom, free doom

Democracy, liberty and justice
Were revolutionary code names
That proceeded the bubbling, bubbling, bubbling
In the mother country’s crotch
What does Webster say about soul?
All I want is a good home and a wife and a children
And some food to feed them every night
After all is said and done, build a new route to China if they’ll have you
Who will survive in America?
Who will survive in America?
Who will survive in America?
Who will survive in America?

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I have a new screensaver. Thanks Karen!

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There isn’t a thing that Richard Hawley can’t cure.

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“Je suis heureux de voir que les hommes se refusent absolument à vouloir penser à la mort. J’aimerais contribuer à leur rendre l’idée de la vie encore mille fois plus digne d’être pensée.”

– Nietzsche dans le Gai Savoir

In spite a notch of melancolia today, I went to visit Dostoïevsky’s house, listenned to KP and Bon Iver and treated myself to a scarf. I feel full of life, gratitude, determination and dreams. And contradictions too.

I still can’t believe I’m here. Happy Birthday to me!


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