“Peu à peu ses pupilles, qui d’habitude n’avaient de couleur que par intermittence, comme un feu à éclipses, se remplirent de ce bleu clair et plein d’âme que seules, entre tous les éléments, peuvent former la profondeur de l’eau et la profondeur du sentiment humain. Et ce bleu éclatant montait du fond des prunelles, s’avançait, pénétrait en moi; je sentais que l’onde ardente qui émanait d’elles traversait mon être moelleusement, s’y répandait largement et donnait à mon âme une joie vaste et étrange: toute ma poitrine était soudainement dilatée par le jaillissement de cette puissance et je sentais s’épanouir en moi le grand midi de l’Italie.”
La Confusion des sentiments – Stefan Zweig